Un vent glacé se jette à l'intérieur, y pousse violemment Rikke. Des pas précipités répercutent leur claquement entre les rayonnages paisibles et endormis. La course du vacarme ne s'achève qu'une fois la lutte terminée contre l'air qui s'engouffre. Quand après quelques secondes d'effort, Rikke parvient à faire claquer le battant de verre et à enfermer les intempéries à l'extérieur. Elle soupire, rejette en deux paquets la masse capillaire ruisselante qui cache son visage, en profite pour les essorer d'une torsade douloureuse... BONJOUR MR MCILRATH. DESOLEE DE TROUBLER AINSI VOTRE BOUTIQUE AINSI, MAIS LE TEMPS EST BIEN MECHANT AUJOURD'HUI. lui fait-elle constater en baissant les yeux sur sa tenue où courent vers le sol maintes perles de pluie. Ses bras à s'activent à délester son corps de son gros manteau, à le déposer avec délicatesse et précision sur la paterre et à saluer le libraire de là où elle se trouve. Les vieux livres sages embaument l'atmosphère ; et il règne dans la pièce une très douce chaleur. Une paix bienvenue s'empare de chacun de ses membres, Rikke se détend, embrasse du regard les ouvrages contemporains comme ceux antédiluviens qui se dressent, altiers, sur leurs étagères. Comme des fleurs en attente du printemps, ils ne souhaitent qu'ouvrir leurs pages et faire découvrir leur parfum, leur beauté, leur message. Mais Rikke cesse aussitôt de tergiverser et s'élance à travers les rayons. Ses yeux tentent de se poser partout, même s'ils savent que c'est impossible. Ils cherchent un titre drolatique, plein de légèreté pour se poser sur autre chose que des histoires de mort. Elle sait pour la regrettée bibliothécaire, celle qui lui adresse un sourire tremblant lorsque leurs yeux se croisent. Rikke a pleuré dans le silence de sa salle de bain alors que l'eau de sa douche caressait son corps. Puis elle s'est souvenue de sa profession, déclarant sans aucune honte que Teresa était assez vieille pour faire un mort et que quand elle voit le petit Tommy dans sa chambre d'hôpital, le crâne dégarni et les os saillants, elle a devant elle la définition de l'injustice. Elle est triste donc elle renifle une seconde, reprend sa recherche, et fait une rencontre. C'est toujours la même femme qui hante les rayons - aucune humeur ne vient se dessiner sur ses traits, elle n'est ni triste ni joyeuse, ni sereine ni en colère. Elle est et demeure, c'est tout et lorsque leurs chemins se croisent, elle désigne d'un index un ouvrage. Et d'une façon tout à fait étrange, le reliage de pages qu'extirpe Rikke sur les conseils de cette femme, répond à ses attentes... il existe quelque chose entre elles si bien que Rikke lui sourit, la remercie en silence de ses conseils avisés et gagne la caisse d'un pas soudain allégé. BONJOUR MONSIEUR MCILRATH. JE PRENDRAIS CELUI-CI. dit-elle en glissant le bouquin sur le comptoir. Elle regarde le collègue de ce dernier se glisser près d'elle... et dire qu'elle n'a même pas jeter un œil au titre...
FICHE ET CODES PAR EPISKEY.
Dernière édition par Rikke Bergmann le Dim 6 Oct - 13:58, édité 3 fois
Nicodème S. McIlrath
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+ TES PRIERES : 156
+ ARRIVEE A MISTY HILL : 28/07/2013
+ EMPLOI/LOISIRS : propriétaire d'une librairie / aime fumer, se plonger dans un bon livre ... Ah oui, il tue les démons aussi.
La pluie frappait les vitres de la librairie, faisant résonner comme si des milliers de doigts enfantins tapotaient en rythme saccadé le verre de la vitrine. Le ciel et les évènements qui ont eu lieu sur terre semblaient s’être mis d’accord ; aujourd’hui, l’atmosphère allait être pluvieuse et grisâtre. Le bassin appuyé contre le comptoir, Nicodème fronça les sourcils à la lecture des nouveaux cas de disparition répertoriés en ville. Il n’était plus étonné désormais, seulement affligé. Tout le monde en pensait quelque chose, tout le monde avait sa petite théorie, mais personne ne parlait, telle était l’idéologie de Misty Hill, et du monde entier d’ailleurs.
L’averse qui cognait contre les vitres de son magasin apaisait Nicodème. La librairie correspondait à tous les aléas du temps, que ce soit la pluie qui tambourinait contre les quelques fenêtres près de l’entrée et qui rythmait à leur façon les rayons, où que ce soit le soleil qui tentait de se faire une place en perçant de ses rayons la boutique. Nicodème n’avait pas eu l’occasion d’ouvrir sa caisse aujourd’hui. Il s’était contenté d’une salutation polie ce matin même d’un sexagénaire geignard qui n’avait fait que le tour de la boutique en sortant les mains aussi vite qu’il était venu. Cela faisait partie du métier et Nicodème en avait pris l’habitude. « Teresa O’Connell … qu’elle puisse trouver la paix » pensa-t-il en parcourant d’un regard la rubrique nécrologie. Il la connaissait très peu mais assez pour qu’elle lui achète quelques exemplaires de tel ou tel livre pour les mettre dans la bibliothèque. C’était ainsi, il allait falloir dorénavant faire affaire avec un ou une autre bibliothécaire. La porte d’entrée fit sonner le carillon, elle fut accompagnée d’un courant d’air froid qui à eux-deux ont fait détourner Nicodème de sa lecture. Toujours le bassin appuyé contre le comptoir, il se contenta tout d’abord de tourner la tête pour observer son potentiel client. C’était une cliente. Et une habituée. Il sourit face à sa remarque car en l’observant, la pluie ne lui avait fait aucun répit. « Le seul trouble que vous faîte à cette boutique est d’éventuellement lui donner de la vie. Restez-y le temps que la pluie se calme ». Il l’observa jusqu’à ce qu’elle se débarrasse de son manteau ruisselant et s’engouffre entre les rayons. Nicodème replongea dans sa lecture. Nicodème n’aimait que très rarement ce qu’il lisait dans les journaux, tout n’était que tristesse et désolation. La plus triste dans tout ça était l’habitude que prenaient les êtres humains à côtoyer cette désolation jour après jour. Quoi de plus normal que les générations futures soient de plus en plus antipathique et sans compassion. A force de côtoyer le mal, il fait partie de la vie quotidienne. Et pour Nicodème, cela devenait des plus inquiétants.
Il entendit soudainement Rikke rapprocher ses pas vers lui. Il ne pouvait s’agir que d’elle dans cette grande librairie déserte. Elle était une de ses rares clientes à entrer dans sa boutique pour y acheter systématiquement un livre. Si toutes les personnes qui rentraient dans sa librairie pouvaient faire comme elle, Nicodème pourrait sans aucun doute pour toute déménager dans un duplex. En la voyant se rapprocher du comptoir, il se redressa pour s’y mette de l’autre côté afin de l’accueillir comme il se doit. « Alors, quel est le livre qui vous fait envie ces jours-ci … » Un regard sur l’ouvrage que venait de poser Rikke devant lui avait suffi à faire accélérer le cœur de Nicodème. Il s’agissait de l’ouvrage intégrale des Mille et Une Nuits. C'était le seul exemplaire de ce livre à la reliure contemporaine bien que très basique, cependant, l’odeur des pages se voulaient ancienne et ampli d’une poésie orientale. Cet ouvrage, Nicodème le connaissait suffisamment pour être un des préférés de sa défunte femme. Il fut d’ailleurs le premier livre que Martha avait feuilleté à son arrivée à Misty Hill. Elle disait qu’elle aimait s’y plonger car cela lui rappelait d’une certaine manière l’ambiance de son enfance et que celui lui permettait avant tout de changer d’univers face à l’oppression de cette ville. Il s’en souvient encore. Étrangement, c’était comme s’il se souvenait de toutes les conversations qu’il avait eu avec elle, même les plus futiles. Il se souvint encore du jour où elle l’embarqua chez eux, bien que Nicodème lui ait dit en plaisantant que si elle le voulait, elle devrait revenir le lendemain pour le payer. Qu’elle ne fut pas sa surprise de le retrouver à sa place dans le rayon, le lendemain à la librairie, sous le regard malicieux de Martha qui certains soirs juste avant la fermeture lorsque l’envie était présente, le reprenait pour la nuit afin de le lire dans leur ancienne maison et de le rapporter systématiquement le lendemain matin. Et le voici de nouveau, devant lui, se narguant d’être enfin lu de nouveau. Nicodème tapota anxieusement la couverture, à la recherche d’un code barre qu’il finit par trouver à la deuxième page, comme pour préserver la couverture. Un petit sourire surgit du coin de ses lèvres. Il n'était pas mécontent qu'enfin quelqu'un s'intéresse à ce type de lecture, cela changeait des nouvelles d'Egar Allan Poe ou autre Lovecraft que les habitants s'arrachaient, comme pour d'avantage se plonger dans l'ambiance morbide des ruelles de la ville. « Idéal pour changer d’atmosphère. C’est ce que me répétait sans cesse Martha ». Après avoir encaissé l’ouvrage, il annonça le prix de « vingt-six livres » tout en le rangeant dans un sac plastique qui pourrait bien s’avérer bien utile face à la pluie continuelle à l'extérieur.
bohemian psychedelic
Spoiler:
pour le choix du livre, j'ai regardé ma bibli en me disant "ouais aller, celui c'est pas mal", j'crois que j'ai pris plus de temps à chercher quel livre pourrait coller que de faire le rp MDR.Mais si t'en avais un autre en tête, tu m'le dis, et j'édite, no soucy ^^