« La vie. Le bonheur. Sensation de plénitude. Se sentir bien, aimée, comprise. Être entourée, ne jamais être seule. Être rassurée, consolée. Savoir qu'au fond, il y aura toujours une solution. Et puis d'un coup, la peur. Cette peur qui vous tiraille le ventre, qui vous noue la gorge. Qui vous empêche presque de respirer. La douleur, celle qui vous lacère le corps, qui réduit vos sens à néant. La solitude, savoir que plus personne n'est là pour vous. Se rendre compte que vous êtes seule, terriblement seule.

Chacun de nous a un ange. Un gardien au-dessus de nous. On ne sait pas quelle forme il peut prendre. Leur apparence peut être si trompeuse. Ils peuvent être aussi féroces que des dragons qu’inoffensif qu’une fourmi. Pourtant, ils ne sont pas là pour se battre à notre place. Mais pour chuchoter depuis les feux de la rampe. Pour nous rappeler que c’est nous qui détenons le pouvoir de notre propre vie. Que nous, nous sommes encore en vie. Ils aiment nous le rappeler amèrement, jalousant ce fait. Mais parfois, ce ne sont pas des anges… Si les anges existaient, ils empêcheraient les déchets de la nature de s’immiscer dans le quotidien des humains. A la place, ils laissaient le chaos régnait comme un maître. Où est-il donc mon ange gardien? Il n'existe pas tout simplement car à la place d'un ange, c'est un démon qui m'observe...Je sens sa présence...

Devant sa page vierge de son journal intime, installée sur un fauteuil, près du rebord de la fenêtre de sa chambre, Daenerys resta muette. Son stylo à la main, sa seule envie était d'écrire ses sentiments, ses impressions, ses sensations, sa joie et sa tristesse. Sa vie. D'un mouvement gracieux, elle le leva. Son stylo fin se met à tapoter avec délicatesse le blanc du papier et perdue dans ses pensées, elle se remémora sa vie. »

N’y a-t-il plus beau moment que celui de la naissance de la chair de votre chair, fruit de l’amour passionnel que deux êtres ont développé l’un pour l’autre ? Peut être que ceux qui enfantent suite à une soirée trop arrosé ou un manque de précaution ne pensent pas cela. Mais pour Gabrielle et Liam Fitzpatrick,, l’enfant à naître était un présent somptueux surtout quand ils sont deux. Le plus beau présent qu’on puisse leur offrir. C’est dans ce contexte merveilleux que naquit Daenerys et sa sœur jumelle.

Daenerys était une Éveillée dés sa naissance, peut-être que dans son cas, est-ce un héritage familiale. Son père est issue d’une famille de sorcier. Les Fitzpatrick, en effet, famille très connu pour la puissance de leur magie, l'une des familles fondatrices de la ville. Il était l'un des plus jeunes frères. Elle ignore comment ils se sont connus, ni pourquoi ils se sont mariés, seulement le grand amour.. Mais tous deux pratiquaient la Magie blanche, comme leurs ancêtres et possédaient de hautes fonctions. Elle est née presque en hiver, saison humide et froide, le 27 novembre, il y a de cela bien longtemps à Misty Hill. Pour son Père, du jour de ma naissance et celui de sa sœur,  son avenir était tout tracé : un jour elle sera une sorcière comme ses parents.

L’enfance est un terrain dangereux, glissant, et terriblement fantasmagorique, mais c'est principalement un terrain de jeux. Et si certains sont destinés à y passer toute leur vie - par nostalgie ou par immaturité - et bien d'autres sont destinés à en rêver longtemps, sans pouvoir en approcher avant un bon moment. Les enfants Fitzpatrick  possédaient ce lien merveilleux, unissant deux êtres, transcendant les leurs. Leurs doigts se croisaient, leurs rires se rejoignaient, et on les observait de loin, reconnaissant ces mêmes paires d’yeux brillants, cette même gourmandise aux coins de leurs sourires, semblable provocation joueuse, identique manière de s’amuser de tout. On n’aurait pas bien su décrire, ce qu’elles pouvaient éprouver l’un pour l’autre, on imaginait entre elle une puissante amitié fraternelle, un amour familial incontestable.

Au fil des années, les deux petites filles passèrent beaucoup moins de temps coller l’une à l’autre, chacune voulant développer leur personnalités respective. Elles s’aimaient toujours autant mais on pouvait remarquer que lorsqu’une des deux sœurs se prenait de passion pour une chose, l’autre détestait automatiquement. Et vice et versa.

Que vous dire à propos de mon enfance. Généralement, ce n'est pas un sujet que j'aborde avec n'importe qui. Ce fut les applaudissements qui m'accueillirent dans ce monde avec deux semaines d'avance, accompagnée de ma sœur. Ma mère aime à croire que c'est parce que j'étais trop pressée de sortir de son ventre afin de contempler les merveilles que regorgent notre monde. Monde qui aujourd'hui me paraît bien moins lumineux qu'à une certaine époque de mon existence.

Enfant, j'étais une petite fille qui voyait de la féerie absolument partout. Je pensais que les œuvres de la nature étaient créés par les fées. Petites créatures volantes et étincelantes qui commandaient chaque chose et les faisaient évoluer au fil du temps. Je suis née et j'ai grandi avec les contes de l'Ecosse et de la magie, une enfance qui malgré la souffrance de la réalité se passa agréablement bien. Tout du moins, c'est ainsi que ma mère voulait me faire voir la vie, ainsi que celle de ma jumelle.

L’école fut une découverte. Les autres enfants aussi. On ne s’embarrasse pas de savoir qui à de l’argent et qui n’en a pas quand on a 3 ans. Tout ce qui nous intéresse c’est de jouer, manger et dormir.

Ma mère, la pauvre ne fut pas épargnée par la vie. Cinq ans après ma naissance, elle fut foudroyée par un cancer de l'utérus. La seule alternative pour qu'il ne se généralise pas était de retirer cette tumeur grandissante. Lui enlevant le rêve de ne plus mettre d'autre enfant au monde. Elle qui rêvait d'avoir au moins cinq enfants forts et en bonne santés. Comme si cela ne suffisait pas, elle due subir une chimiothérapie qui lui faisait plus de mal que de bien. Il était difficile de savoir comment elle se sentirait le lendemain. Sa peau de pêche devenait blafarde, sa belle chevelure d'automne dont j'ai hérité perdit de leur éclat et chaque jour des mèches tombaient.

Au début, ce fut difficile de supporter cela et de me cacher sa souffrance. En effet, elle pensait plus à moi, et à ma sœur qu'à elle. N'est-ce pas là le devoir d'une mère ? Moi, l'enfant rêveuse, je me hâtais chaque matin pour aller la voir dans sa chambre de laquelle elle ne pouvait sortir, car bien trop faible. Habillée d'un costume de fée et armée de ma baguette que je pensais magique, je tapotais avec douceur sa tête pour lui enlever son mal. Amusée et attendrie, elle jouait le rôle et disait qu'elle pouvait à nouveau respirer et sourire grâce à moi.

Quand on a cinq ans, on croit tout, on espère énormément que tout peut s'arranger à l'aide d'une magie qui n'existe pas. A mesure que le temps passait, je voyais ma mère sombrer dans une longue dépression qui n'aidait pas à sa guérison. Mon père était souvent absent étant le shérif de la ville, il nous laissaient chez mes grands-parents maternels. Mon grand-père qui était à la fois juste, mais sévère. Ma grand-mère était si douce, une vraie perle, comparée à lui.

Ancien militaire, mon grand-père maternel s'était donné pour devoir de m'enseigner les valeurs d'un véritable petit soldat afin de faire de moi une femme forte qui croit dur comme fer à ces convictions. Il ne souhaitait pas que je suive le même chemin que nos ancêtres, mais que je trace ma propre route avec les armes que Dieu m'a offert et appris à renforcer avec le temps. Naturellement, il voulait je sois une sorcière gentille, préservant la réputation des Fitzpatrick, mais que je sois capable de me défendre seule, sans me servir de mes pouvoirs à chaque fois. Mon grand père était un Mac Alister et ses ancêtres faisaient partie d'une famille qui avaient des intentions moins nobles que la famille de son gendre, mais plutôt maléfique. Des sorciers qui pratiquaient la magie noire.

Il me laissa libre jusqu'à mes dix ans. Laissant l'enfant que j'étais, continuer à rêver de licorne ou de prince sur son blanc destrier. Mais lorsque l'adolescence commença à montrer le bout de son nez. Il décida bon de me montrer ce qu'était exactement la vie et m'expliquer les choses comme elles sont, sans y mettre de fantaisie à la différence de ma mère.

Chaque jour, ce fut entraînement. Au début, je trouvais cela injuste de rentrer de l'école et de tout de suite subir son programme alors, que je voyais les enfants sortirent s'amuser. Jamais je n'ai pu dire à une amie : « D'accord je viens chez toi ». Non il fallait que je sois à la maison immédiatement.

Ma mère trouvait que cela était injuste, mais elle avait même connue ça dans son enfance et elle voulait que ses filles baignent dans leur enfance pour le moment, elles étaient trop jeunes. Le grand-père avait finit par accepter de nous laisser tranquille jusqu'à un certain. Bien que ma mère était bien trop faible, elle avait réussi à tenir tête à son père. Mon ange, comme je l'appelle souvent trouvait bien mieux de maintenir une once de féminité et de fantaisie. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle demanda à ma grand-mère maternelle de venir et de m'apprendre ce qu'elle ne pouvait pas pour le moment. La sorcellerie. Ainsi qu'à ma sœur.


Vers mes quatorze ans, ma mère s'en est allée. La chimiothérapie n'avait rien fait, elle n'avait été là que pour la faire souffrir. Durant les derniers jours de sa vie, ma mère nous avait donnée l'espoir d'une guérison prochaine. Mais, les médecins nous ont dit que parfois lorsque le patient sent son heure arriver, ce dernier trouve une force qu'il n'avait pas durant la maladie.

Personnellement, je n'avais pas pleuré devant sa tombe. Non parce que cela ne me faisait rien, mais plutôt parce que j'avais versé trop de larme et que mes yeux s'étaient tari. Je me revois encore devant cette tombe qui couvre le cercueil de ma mère. Cette pierre tombale qui me paraissait si grande à une certaine époque, mais aujourd'hui si petite.

Il n'y a que dans l'entraînement de mon grand-père que je trouvais un certain réconfort, car il m'était permis de me défouler sans que l'on me demande le pourquoi d'un tel déversement de rage. A mesure que je m'embellissais, je ne pensais qu'à travailler et m'entraîner tandis que les autres demoiselles de mon âge pensaient au garçon et au maquillage ainsi qu'à la mode. Une manière d'être salvatrice pour les hommes de la famille, mais bien triste pour ma grand-mère qui était effrayée à l'idée que je passe à côté de quelque chose. Cette dernière s'était donc fait un devoir de préserver ma féminité, malgré mes protestations. On peut dire que j'étais un garçon manqué, trop peut-être. Alors que ma sœur était tout le contraire.

Après la tragique disparition de ma mère, trop douloureux de voir les jumelles sous ses yeux sans arrêt et le besoin d’offrir à ses enfants, la meilleure formation possible, de notre père finit par nous envoyer dans un couteux établissement, toujours situé à Misty Hill, en alternance. N'en déplaise à ma sœur et moi, on était le reflet de notre mère et elle demeurait aux yeux de notre père, deux petits corps qu'il fallait l'éloigner de lui. J'avais alors quinze ans et fut envoyée à l’école avec les enfants de l’élite et des gens les plus riches de la ville. Bien sûr, en dehors du contexte luxueux et des infrastructures, les élèves étaient comme les autres : les intelligents, les beaux, les moins beaux, les artistes, les plus riches, les moins riches, les adulés, les quasi-invisible, les sportifs,… Et tout ça en plus riche. Ici par de dortoir collectifs, chacun sa chambre avec le minimum vital : un mini frigo remplit par une main invisible, une kitchenette, une salle de bain, un dressing immense, un bureau qui ferait envie à tout les directeurs d’entreprises, des équipements technologique de pointe tel qu’ordinateur, téléviseur et chaine hifi,… Bref chaque chambre ressemblait plus à un studio qu’à une chambre d’écolier. L’école assurait une formation jusqu’à l’obtention du diplôme final à l’âge de 18 ans. Le but était d’offrir aux écoliers toutes les aptitudes nécessaires à chacun pour entrer dans l’université ou facultés de son choix. Je me suis trouvée dans le groupe des sportifs et littéraire,  sans me laisser exclure totalement des autres groupes de par son implication dans des œuvres de charités ou dans l’organisation d’évènements au sein de l’école. Alors que ma sœur faisait partie du groupe des filles les plus populaires. Malgré tout, j'était très populaire, et très appréciée. Excellente élève et sportive, que rêver de mieux...

Les années passèrent et se ressemblèrent. Week end,  vacances dans la maison familiale et études studieuses dans mon école privée. Parfois entrecoupée de voyage scolaire dans le monde entier, dans les endroits les plus prestigieux. Les groupes se formaient et se défaisaient au rythme des disputes, trahisons, mensonges et autres entre élèves. Les histoires de cœur, les nouveaux riches inscrit récemment à l’école, les devenus pauvre obligé de quitter l’établissement, les histoires qui est plus riche, plus influent, plus ceci et moins cela qui offraient des sujets de conversation à l’ensemble de l’école et qui offraient un rempart protecteur contre la monotonie et l’ennuie qu’auraient sans doute ressenti les gosses de riche malgré le nombre d’activités extrascolaires qui leurs étaient proposés.

Vers mes dix-huit ans, j'ai quitté l'école privée après avoir obtenue avec menton mon diplôme, et je suis retournée vivre au domicile familial, à Misty Hill. La ville n'avait pas changée. J'était bien contente d'être revenue car j'avais besoin des conseils de ma grand-mère. Depuis mon enfance, je sais que je suis une sorcière, ainsi que ma sœur. Heureusement que j'avais appris à contrôler mes dons avant d'aller au lycée, trop éloignée que j'étais de la famille pour me guider. Mon grand père trouvait que j'étais assez grande pour apprendre à me servir d'une arme, des armes blanches, mais sans risque.

Deux ans plus tard, mon père avait rendu les armes rejoignant ainsi mon grand-père décédé l'année d'avant. Mon père avait été assassiné par un démon. Il ne restait plus que ma grand-mère si dévouée, ma sœur et moi. Ma grand-mère m'avait tout appris, et j'étais devenue une sorcière compétente.

Cela fait deux ans exactement que je vis désormais au domicile familial, avec ma grand-mère et ma sœur. Je suis entrée à la fac de médecine. J'ai toujours voulu prendre soin des personnes, c'était ma vocation. Je suis peut être riche, mais je tiens à gagner ma vie comme les gens normaux. En plus de mes études, je m'occupe tendrement de ma grand-mère.

Les pensées de la jeune sorcière, hantée par un démon.

Lui. Son bel Highlander sexy aux cheveux noirs. Celui qui ne cessait de la hanter depuis maintenant deux longues années dans ses rêves. Elle était désespérément attirée, et obsédée par lui. Amoureuse? Non, impossible, comment tomber amoureuse d'un être imaginaire dans des rêves. Elle ne pouvait pas se douter que c'était un démon, un démon réel qui entrait dans ses rêves. A vingt ans, elle s'inquiétait pour son cas. Elle ne voyait personne, n'avait aucune relation amoureuse, car elle était obsédée par lui. La nuit dernière, elle avait dansé avec lui, le parfait amant de ses rêves....Son regard aux prunelles sombres était envoutant, irrésistible...Daenerys ouvrit les yeux et soupira longuement. Comment était-elle supposée vivre une vie plus ou moins normale alors qu'elle rêvait de cet homme depuis deux ans...

Ces rêves sont dangereux. Il est dangereux. Ce démon qu'elle croyait être de simples rêves et de fantasmes est bien réel, et très dangereux...Il ne veut qu'une chose...Elle...