Le temps file et n’attend personne…Pourtant tout le monde réclame du temps, tout le temps, du temps pour réfléchir,  du temps pour y penser, du temps pour se poser. Mais s’il on en a pas ? S’il on en a plus ? Et s’il on se rend compte qu’on en a besoin ? Qu’il nous en faut ? Comment arrêter ce qui ne peut être stoppé ? Il n’y a pas de solution, pas d’échappatoire. Cependant, dans l’univers, que l’on croit impénétrable, inatteignable,  d’autres forces entrent en jeu, pour contourner ce qui ne peut être déplacé, un monde derrière un monde, tricher pour se sauver.

La plupart des gens n’accorde pas de crédit au destin, pour eux tout est le fruit de coïncidences, du hasard, pour d’autres en revanche, ceux qui croient, ceux qui savent, qui ont vu, pour eux les malheureux qui ont conscience que leur vie ne leur appartient pas réellement, les choses sont différentes. Lorsqu’on se sait impuissant face à la fatalité du destin, lorsque toutes les entreprises contre lui sont vaines, on cherche alors une solution, certains chanceux, ou malchanceux se sont vus offert à la naissance des dons, des pouvoirs dépassant parfois l’entendement. Beaucoup s’en servent pour faire le bien, rendre service, aider les âmes en peine, mais quelques uns, oui, quelques uns se livrent parfois à des jeux forts dangereux, la magie les consument jusqu’à l’aveuglement. Ce fut le cas d’une femme, une comtesse au pied du mur qui dévorée par la peur et la rancœur fit un pacte avec bien plus puissant qu’elle. Elle se perdit sur la route du pouvoir et de la gloire. Jusqu’ou faut-il aller pour déjouer le destin ? Tromper le temps ? Duper la mort ? Même le monde derrière le monde a des règles. La magie a toujours un prix. Promettre l’âme de ses descendants, génération après génération fut celui qu’elle paya. Damnés seraient ceux de son sang, brûlants pour l’éternité dans les flammes d’où jaillit cette ville mystérieuse recouvert par la brume.
L’histoire devint une légende, la légende devint un mythe…Et certaines choses qui n’auraient pas du être oubliées furent perdues.

Une goutte. Deux gouttes. Trois gouttes. Suivie d’une multitude d’autres, elles coulent sur tes joues, se fondent parmi tes larmes. Le ciel pleure avec toi, tu le remercie le ciel. Les larmes s’arrachent à tes yeux, elles perlent les unes après les autres et tu ne tentes pas même de les retenir. Tu t’effondre genoux à terre, terre sur tes collants aussi noirs que ton cœur en cet instant. Serrant la rose dans ta main, les épines t’écorchent la peau, tu n’as pas mal, les pétales s’envolent sur la boîte en bois vernis. Et tu pleure cette femme, tu pleure ta protectrice, ton ange, ta mère. Son départ marque la fin de ton enfance, de ton innocence, la fin de ton apprentissage. Et tu lui en veux, pourquoi si tôt ? Pourquoi maintenant ? Elle qui devait t’offrir encore tant de choses, tu es perdue sans elle, tu ne sais plus qui tu es ni ce que tu dois faire. Elle a laissé tellement de questions en suspend, et que faire de ses dons ? Comment utiliser cet héritage que tu n’as jamais réclamé ? Trop vite, trop jeune. La mort est venue la faucher. Pourtant elle le savait, elle te l’a dis. Maudit. Maudit. Elle te le répétait sans cesse. Votre sang est maudit, vos pouvoirs sont maudits, votre destin est de mourir jeune, rejoindre vos alleux. Tu n’y as jamais vraiment cru, elle non plus. Pourtant les derniers jours elle avait ce regard, et puis ces absences…Au fond de toi tu prends conscience qu’elle savait. Est-ce là votre malédiction ? Sentir, connaître, savoir quand la fin arrive et ne pouvoir rien faire pour l’empêcher ?  Tu relève les yeux vers ces silhouettes qui t’oppressent, toutes là à s’agglutiner autour d’elle, autour de toi, feignant le chagrin. Que savent-ils de ta souffrance ? Que connaissent-ils de  la mort ? Tu aimerais les chasser, eux tous, tu les déteste, tu les hais ! Soudain une énorme bourrasque les percute, le vent attrape et emporte au loin les chapeaux ridicules des vieilles dames qui gémissent, les chaises s’envolent, les feuilles mortes des arbres s’accrochent aux cheveux hirsutes de tous ces intrus. Ces voyeurs se nourrissant de ta peine pour mieux assumer leur quotidien morne, paysage de désolation ou l’ennui à fait son nid. Le tonnerre gronde là haut faisant écho à la colère qui sommeille en toi, tu les fusilles du regard et la foudre s’abat à quelques mètres de la cérémonie. Les cris s’élèvent, la peur les consume et tu jubile intérieurement, qu’ils s’en aillent tu ne veux plus les voir, aucun d’entre eux. Qu’ils s’en aillent ! Le tonnerre gronde de plus en plus fort, encore plus fort, encore.

Puis…Le temps s’arrête. Une main se pose sur ton épaule frêle, tes yeux se baissent, la regardent, la contemplent, la reconnaissent. Ta mâchoire tremblote tandis que ton parapluie git à côté de toi, accroupie dans cette flaque qui semblerait presque s’être formée sous tes larmes, tu ne bouges plus. Immobile tu attends. Le ciel s’est calmé d’un seul coup, après la pluie…Le beau temps ? Les nuages s’écartent, l’orage s’est arrêté, pourtant tu tremble toujours, frigorifiée sur place, aussi froide qu’une morte. Les silhouettes s’estompent, tous ils s’en vont, les faux semblants sont terminés et d’ici quelques jours chacun reprendra le court de sa vie. Et toi ? Tu ignores comment t’en remettre, s’en remet-on un jour ? Comment reprendre le cours d’une vie qui s’en va avec elle ? Allez viens…mon trésor. Chuchote-t-il à ton oreille tandis que ses doigts se crispent sur ta clavicule. Ton cœur rate un battement à ces mots et la rose t’échappe, tes mains la relâchent et elle fuit ton étreinte, venant s’écraser lourdement sur le cercueil. Le son résonne à tes oreilles, bruit sourd qui t’arrache un soupir d’effroi. Tu déteste ce surnom qu’il te donne, tu l’exècre au plus haut point, toute sa personne te répugne mais ses mains sur ta peau, son souffle sur ton visage, ses yeux qui t’épient chaque jour un peu plus, c’est ce qui te dégoûte le plus. Il te fait peur. Tu n’aime pas la façon dont il te regarde, dont il t’a toujours regardé, tu ignores la raison obscure qui a poussé ta mère à l’épouser. Elle voulait t’offrir un père, elle t’a laissé un bourreau. Tu ne veux pas être son trésor, tu ne veux pas qu’il ne touche, tu sais que la nuit il vient t’observer dormir, tu entends sa respiration derrière toi. Tu devines son œil attentif qui te scrute si souvent dans la serrure de la porte de ta chambre. Elle n’est plus là pour te protéger, pour veiller. Tu comprends qu’il se sent puissant, qu’il se sent libre, tu refuse de rester avec lui mais tu n’as pas le choix, il a à présent tout droit sur toi. Son haleine putride vient caresser tes narines il dit qu’il est temps de partir mais tes jambes refusent de bouger, engourdie tu te sens lourde, épuisée tu ne trouves pas la force de te lever, faire face à ce qui t’attend. Non. Parviens-tu à prononcer avec difficulté, il tend l’oreille, ta voix cristalline ne semble pas l’atteindre Elle détestait les ténèbres. Elle avait peur du noir….Je ne peux pas la laisser seule dans le noir. Ton regard est vide, tu ne t’adresses pas vraiment à lui, tu parle plus pour toi. Est-ce que tout ceci fait partie du grand dessein ?  Qu’est-ce que tu raconte ? Prynce, il faut rentrer maintenant. Ses paroles n’ont aucun effet sur toi, tu restes là à fixer le cercueil en terre, mais les voilà qui attrapent leur pelle pour commencer leur ouvrage. Que font-ils ? NON ! Un hurlement monte dans ta gorge et tu cours vers eux, tentant de les stopper, arrachant les pelles de leurs mains bien trop fortes pour toi. Prynce arrête ça ! Calme toi enfin ! Tu n’entends pas ses mots, tu te ferme, te braque, tu ne veux rien comprendre. Pourtant il est là qui t’agrippe le poignet, il te tire et te pousse, te maintient entre ses bras puissants tandis que tu t’époumone inutilement Empêche-les ! Empêche-les ! Ils ne peuvent pas faire ça !! Je lui ai promis de ne jamais la laisser seule dans le noir ! Pitié ne faîtes pas ça ! Les larmes redoublent sur tes joues mais tes cris sont étouffés, pourquoi ne veulent-ils pas t’écouter ? ARRÊTEZ ! Ils te regardent avec dessolement, tu ne veux pas de leur pitié, soudain un éboulement sous les pieds du premier et le voilà qui vient se cogner face contre le cercueil, la pelle du second l’assommant d’un coup sec avant d’éviter de peu le troisième qui trébuche et vient percuter une pierre tombale voisine. Tes yeux s’écarquillent de stupeur, est-ce toi qui a fait cela ? Tu l’ignore.

C’est ainsi qu’il te traîna derrière lui alors que les ténèbres la recouvraient. Maudites…vous étiez maudites…

Le silence, toujours le silence, à croire qu’il envahit l’espace…Tu attends, comme d’ordinaire, tu as l’impression que ta vie entière n’est qu’une succession d’attentes. Pourtant voilà un tournant décisif, définitif. Tu as l’impression que ta vie entière n’aura été vécue que pour ce moment. C’est triste dans un sens, acte désespéré pour une existence désespérée. Cherokee, un nom, une histoire, l’ancienne gloire du peuple rouge laissé à l’abandon, chassé de leur terre il y a fort longtemps. Nom utilisé et déformé pour finalement ne plus être qu’une ville perdue, à la population sans espoir, aux jeunes désillusionnés sur leurs perspectives d’avenir. Moins de 2000 habitants, des bonjours de l’autre côté de la barrière blanche du jardin, voilà à quoi se résume ton univers. Et tu attends et attends encore, paysage mort comme tu l’es à l’intérieur, tu ne sais même plus ce que tu attends mais tu attends. Un réveil ? Un sauvetage ? Peu importe, tu as toujours voulu t’évader d’ici, tu as toujours su au fond de toi que tu n’étais pas faîte pour cette vie là. Tout ce qui était cher à ton cœur dans cet habitat est maintenant devenu cauchemar. Les plantes de ta mère te regardent à travers leur robe broussailleuse, leurs feuilles mortes cherchent à attraper ta cheville, et le pommier au fond du jardin te supplie de ne pas l’abandonner. Finalement tous ces aromates t’auront bien servi, au fond ils étaient peut être juste là pour cette dernière requête, tout comme le chat du voisin. Un dernier souffle pour accomplir un sort, avant de sombrer ou de se relever. Ha l’odeur de la terre après la pluie, les oiseaux qui chantent dans le ciel rouge, le temps qui passe doucement…Ca c’est Cherokee, ton habitat. Oui, « habitat » car depuis trois ans, trois longues années tu évolue dans un milieu, un écosystème tel un animal cela n’a plus rien de chaleureux, de rassurant, tu ne vis pas. Tu survie. Alors tu n’en peux plus, de l’odeur de la terre après la pluie, des oiseaux qui chantent dans le ciel rouge, et du temps qui passe trop lentement. Tu déteste le fait de devoir te satisfaire d'une vie agréable, familière, quotidienne. Tu ne veux pas une vie agréable, tu veux une vie incroyable. A l’heure actuelle tu n’as aucune des deux, tu vis un calvaire dont tu peine à t’extirper. Mais tout ça s’arrête aujourd’hui, maintenant. Alors tu attends….Tu l’attends, lui…Cette chose, le vent du changement ? Parfois le changement a du bon, c’est ce qu’on répète sans cesse. Tu aimerais leur répondre qu’il n’a pas toujours du bon, parce qu’il ne vient pas toujours avec le bon visage.

Assise sur ta balançoire, tu regarde la maison, cette maison, celle où tu as grandis, où tu as ris, appris la magie, le berceau de ton innocence,  puis plus récemment le berceau de tes souffrances, de ton enfance brisée, volée. Celui où tes rêves se sont cassés, ta joie de vivre t’a quitté te laissant vide et détestable. Un accès de dégoût prends de nouveau possession de toi, cela arrive souvent, parfois, surtout quand tu y pense. Quand tu pense à lui. Que fait-il à cet instant ? Tu l’imagine dans le garage, surement en train de réparer un de ses petits bijoux de mécanique, il t’en a enseigné des choses sur les voitures ! Comment les réparer, les remettre à neuf, leur insuffler de nouveau de la vie. Pourtant il t’a aussi prit la tienne, sans appel, sans retour en arrière. Il t’a enseigné comment crier, pleurer, supplier, pourtant il n’arrête jamais, et cela ne s’arrêtera jamais. La bête vorace ne semble pas repue, et vient se nourrir de ta douleur soir après soir, il te rejoint dans ton lit et ne se retire qu’une fois lasse, il se vide en toi, te remplissant de pourriture, parce que oui, tu noircis, tu moisis de l’intérieur. Tu es le pilon, il est le mortier. Cette fois s’en est assez, tu ne seras plus la victime, tu ne seras plus son jouet, plus jamais il ne t’appellera « trésor ».
Le vent souffle soudain, brise caressant tes cheveux d’or, la balançoire à tes côtés grince, se soulève, ton cœur s’arrête l’espace d’une minute, tes doigts se crispent sur les chaînes et tu stoppe tes va et vient, pied a terre toujours assise, tes poils se hérissent d’un seul coup, la chair de poule te parcoure ta peau. Tu inspire et expire doucement, ton souffle n’est que buée. Le changement est arrivé, mais comme tu le pressentais…avec le mauvais visage. Tu appréhende, pourtant tu n’as pas peur, tu sais qu’il est là, tu le sens tout proche, peut être est-ce à cause de tes dons, ou seulement cette odeur de souffre qui infecte tes poumons. Tu déglutis puis relève les yeux, lentement, si lentement qu’on pourrait presque croire l’espace de quelques secondes que le temps s’est arrêté.

- Es-tu perdu mon enfant ? Sa voix te glace le sang, un sourire ironique s’est dessiné sur son visage d’ange. Il est vrai, il ressemble à un ange, si beau, si pur, ses iris d’un bleu transparent fascinent et dérangent en même temps. C’est si trompeur, si injuste. Tu as toujours su. Toujours su comment les voir, où chercher, qui appeler. Tu as toujours su comment faire. C’est si…injuste.
- Non. Réponds-tu d’une voix claire tandis qu’il fait un pas vers toi.
- As-tu peur, mon enfant ?
- Non. Il se rapproche encore, par réflex tu as un mouvement de recul, pour autant tu ne fuis pas, tu ne te dérobe pas. Tu l’as appelé, tu l’as fais venir, tu l’as réclamé, tu ne veux pas de retour en arrière. Tu le contemple, le détaillant de haut en bas, ses cheveux noir de jais encadrent un visage parfait, il semble avoir été sculpté par les Dieux et c’est peut être ce qui est le plus fourbe au fond. Tout cela te fait penser à un conte que ta mère te racontait autrefois. Celui d’une princesse traquée jusque dans les bois par sa méchante belle-mère. Une femme tant obsédée par sa beauté qu’elle ne pouvait supporter que celle de la jeune fille surpasse la sienne. Elle était capable du pire pour conserver pouvoir et jeunesse et alla jusqu’à empoisonner la belle princesse. Ses maléfices cachés sous l’apparence d’une pomme, un fruit défendu mais si tentant, d’une couleur éclatante, d’une odeur sucrée et envoutante. Et cependant si dangereuse, si repoussante à l’intérieure. La bête qui se tenait devant toi était exactement de la même nature, trompeuse et malicieuse. Un démon sous l’apparence d’un ange.
- M’as-tu appelé, mon enfant ? Un dernier pas vers toi et le voilà qui se tient à quelques centimètre de ton visage.
- Oui… Murmures-tu d’une voix à peine audible, dans une expiration étouffée, sa main vient caresser ta joue, peau de porcelaine à la merci de la moindre secousse. Il penche la tête te scrutant à son tour, il te regarde comme une poupée fragile, n’est-ce pas ce que tu es au fond ? Une poupée de chiffon entre une main de fer, un pantin qui cherche à couper les fils qui le retiennent.
- Et qu’attends-tu de moi ? Tes yeux plongent dans les siens, les bleus se mêlent, tu as l’impression qu’il puise dans ta chair, scinde ton esprit, morcèle ton âme. Sa voix est douce presque mielleuse, il est là telle une bonne fée exhaussant les vœux alors qu’il n’est qu’un vautour qui rôde autour d’une proie.  
- Je veux qu’il disparaisse… Une larme roule sur ta joue, tu l’essuie aussitôt d’un revers de manche avant de reprendre d’un ton sans équivoque Faîtes le disparaître. Ta détermination, ou peut être ton jeune âge ? Ton souhait ? Tu l’ignore…Mais quelque chose le fait sourire, son rictus s’élargit un peu plus alors qu’il s’accroupit devant toi.
- Est-ce bien là ce que tu veux ?
- Oui. Tu es catégorique, rien ne pourra te faire changer d’avis, rien ne sera plus jamais comme avant. Son visage se rapproche de nouveau, son nez frôlant le tiens, son haleine mentholée caressant ton épiderme, tu te fige telle une statue tandis que ses longs doigts viennent attraper ton menton. Alors ses lèvres viennent accrocher les tiennes dans un baiser aussi léger qu’une plume, aussi brûlant que les flammes de l’enfer. Tes paupières se ferment. Un chuchotement à ton oreille Dans dix ans je viendrais chercher ce qui m’appartient… Tu rouvres d’un seul coup les yeux et constates que tu es seule. Il a disparu, s’est évaporé. Tu sais qu’il tiendra parole, c’est peut être cela ta tragédie. Un pacte est un pacte. Tu devras à ton tour respecter ta part du marché. Un jour viendra…

Tu n’es désormais plus la même, tu crois avoir perdu un bout de toi. Tu voudrais mettre les bons mots sur tout ça, sur cet épisode de ta vie. Tu crois avoir perdu ce petit truc qui faisait qui tu étais, cette chose qui te faisait croire que tu pouvais être plus forte. T'avais déjà tellement de mal à trouver tes repères, tellement de mal à savoir qui t’étais, du mal à te retrouver dans tes pensées. Tu te sens tellement différente... Tu te manque déjà, tu ne te reconnais déjà plus, ta vie a réellement pris un tournant.  Ce jour a suffit à faire place à un immense changement dans ta vie. Le genre de changement qui pour toute personne doit être important. T’as perdu un morceau de toi, en seulement un instant, là, en une minute. Où peut être était-ce avant ? Ce matin où tu jeté le sort ? Ce premier soir où il est entré dans ta chambre ? Cette après-midi d’octobre où tu as laissé ta mère seule dans le noir à tout jamais ? Tu ne sais pas. Le regret pourra te ronger, rien ne changera jamais. Les larmes peuvent couler, tu ne contrôle désormais plus rien, t’as cette affreuse sensation de ne plus être dans ton corps. De devenir un jouet. Tu n'as pas écouté ton cœur, tu n'as pas écouté tes pensées. Tu crois être tombée dans le gouffre, tout en n’en étant consciente. T'aimerais transformer cette erreur, t'aimerais rebondir, t'aimerais qu'elle te permette de grandir. Tu sens grandir en toi une douleur, une souffrance inconnue. Tu sens en toi, l'envie de hurler, d'extérioriser cet amas de sentiments qui se battent en toi. Tu tentes de t'accrocher à ces certitudes qui furent les tiennes il y a si peu, à défaut de retrouver ton corps t'aimerais garder ton esprit. Tu te dis qu'il y a pire, bien pire... mais c'est tellement dur, tu es persuadée que personne ne pourrait comprendre. Tu sens que tu as fais une erreur, que tu passes pour ce que tu n’es pas... Tu t’es déçue toi-même, tu sens au fond de toi une déchirure. Tu veux te convaincre que tu ne t’es pas perdue, ou du moins que tu réussiras à te retrouver.  Mais tu sais, tu sais que la vie est une succession de choix, ce choix tu l’as pris, à présent tu dois vivre avec.
Tu es libre désormais, libre oui mais de quoi ? Libérée de ton beau-père qui sera mort dans quelques instants ? Libérée de cette ville qui meurt chaque jour un peu plus ? Libérée de celle que tu es, étais ? Libre. Tu finis par te lever, des fourmillements naissant dans tes jambes tu fais quelques pas pour te dégourdir, les yeux toujours fixés sur la maison tu n’oses pas descendre la colline pour y pénétrer…Soudain, une pomme tombe à tes pieds, tu regarde les grandes branches de l’arbre qui te protège de son ombre imposante. Tes yeux se baissent de nouveau contemplant le rouge flamboyant du fruit juste devant toi. Tu l’attrapes et l’emprisonne dans tes mains fragiles, tu manque de le laisser tomber mais le rattrape du regard, le faisant voler jusqu’à toi, refermant ton emprise avec fermeté. Plus jamais tu ne veux trembler.

« ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots » « ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots »« ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots »

« ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots » « ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots »« ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots, ici une description de la mentalité de votre personnage en un minimum de 250 mots »